RANDONNEURS SANS FRONTIÈRES DE MONTAUBAN
ABONNEMENT - RÉDACTION : Louis ROMAND
227 Bd Alsace-Lorraine - 82000 MONTAUBAN -
Téléphone : 05.63.03.78.66.
Départ des sorties : 773 Boulevard Blaise Doumerc
Abonnement annuel (6 numéros) : 5€ (Montauban ville), 10€ (envoi postal), 15€ (étranger)
Site Internet : http://www.Membres.Lycos.fr/rsf/ E Mail : louis.romand@wanadoo.fr
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Cinq minutes pour connaître ses amis - Le philosophe - |
P.2 |
L'Europe à bicyclette – Acte final – La Finlande, le retour - Liza et Blaise. |
P.6 |
Wek-end dans les Pyrénées – Thierry Dalla Costa. |
P.7 |
Traversée Pyrénenne – Cerbère Hendaye - Louis Romand. |
P.11 |
Cyclo Humour – Lu pour vous - A la manière de Raoul Lambert – Boeuf - |
P.12 |
Biblio Cycles – L’Amérique Latine en roue libre – Souvenirs 1897-1924 – P. Orgebin. |
P.13 |
Le coin du cyclo philatéliste – Grignan - |
P.14 |
En voyage intéressez vous a tout ce qui vous entoure... Marcelle Saint-Hilaire. |
P.14 |
Excursion dans les Monts de Lacaune. Louis Romand. |
P.16 |
Villemade d’Antan – Age d’Or Villemadais. |
P.17 |
Le col du Parpaillon, Cap Horn du tourisme à bicyclette. Jean-Pierre Cancé. |
P18 |
Les Infos Randonneurs Sans Frontières. |
CINQ MINUTES POUR CONNAÎTRE À FOND SES AMIS
La prochaine fois que vous serez invité à dîner, posez donc à votre voisin de table les questions suivantes. Vous verrez que tous les convives se mettront de la partie. On répond d’habitude par des plaisanteries. Mais ces plaisanteries peuvent aussi se montrer révélatrices. Commencez par répondre vous-même à ces questions, puis lisez les commentaires. Vous serez surpris de tout ce qu’ils vous apprendront sur votre nature.
Quel âge voudriez-vous avoir pour le restant de vos jours ?
Il y a de grandes chances pour que vous choisissiez l’âge que vous aviez au moment où vous vous êtes senti le mieux en possession de tous vos moyens ou le plus heureux. Ceux qui rêvent de redevenir enfants, et même de tout petits enfants, révèlent leur manque de maturité.
Ils voudraient bien se retrouver à une époque où ils n’avaient pas de responsabilités. Ceux qui préfèrent l’âge qu’ils ont sont des gens équilibrés qui ont réussi dans la vie. Les hommes qui prennent de l’âge souhaitent en général avoir dix ans de moins, si ce n’est plus. Et qui pourrait en vouloir aux femmes de souhaiter avoir 30 ans toute leur vie?
Que feriez-vous si vous perdiez tout ce que vous possédez ?
Ceux qui se déclarent prêts à se refaire une nouvelle carrière sont très probablement les artisans de leurs premiers succès. Accepteriez-vous une situation modeste? Vous êtes raisonnable, mais vous manquez vraiment de ressort. Quant à ceux qui n’envisagent d’autre ressource que de se jeter par la fenêtre, ils font l’aveu d’une grande pauvreté d’âme.
Si vous vous trouviez pris dans un incendie et que vous ne puissiez emporter qu’un seul objet, lequel choisiriez-vous ? (Etant entendu que tous les membres de votre famille et vos animaux favoris seraient en sûreté.)
Si vous saisissez un vêtement quelconque pour vous en couvrir, vous vous montrez prudent et conservateur. Si vous prenez un objet auquel vous attachez une valeur sentimentale, vous êtes un romantique impénitent. Si vous sauvez un objet de valeur, vous êtes plutôt matérialiste. Et si vous attrapez un portefeuille ou un sac à main contenant votre argent et tous vos papiers, vous êtes essentiellement pratique.
Où iriez-vous passer le reste de vos jours si vous aviez la possibilité de choisir ?
Si vous répondez: Là où j’ai toujours vécu, votre vie a probablement été bien remplie et pleine d’intérêt. Si vous préférez quelque endroit retiré, vous êtes un rêveur. Si aucun lieu ne vous attire particulièrement, c’est que vous avez un caractère instable, que vous ne vous attachez à rien ni à personne.
S’il ne vous restait que vingt-quatre heures à vivre, comment les utiliseriez vous ?
Les passer avec ceux que vous aimez dévoile une nature profondément aimante. Préférer rester seul, un caractère sombre et aigri. Si vous décidez de faire une nouba, vous êtes un fataliste prêt à accepter d’une âme égale tout ce que le sort nous réserve. Enfin, si vous ne révélez le fait à personne et ne changez rien à vos habitudes, c’est que vous êtes doué d’une grande force de caractère.
Si vous vous trouviez aux prises avec de graves difficultés, à qui demanderiez-vous de l’aide ?
Celui qui, sans rien dire à personne, s’efforcerait de se tirer d’affaire tout seul, est un homme énergique et sur de lui-même. Ceux qui feraient appel à leur famille ou à leurs plus proches amis sont en général des êtres faibles qui cherchent à se soustraire à leurs obligations et à se décharger sur d’autres de leurs responsabilités. Enfin, ceux qui s’adressent à un homme de loi ou à toute autre personne susceptible de les sortir d embarras d’une façon toute technique se montrent de parfaits réalistes,
Le Philosophe
Il a supporté le malheur en homme – c’est-à-dire en faisant retomber tout le poids sur sa femme…
L'EUROPE A BICYCLETTE
Treizième et dernier acte du récit du voyage à bicyclette, de Liza et Blaise. Après la France, le Portugal, l'Espagne, l’Italie, la Grèce, la Turquie, la Bulgarie, la Roumanie, la Moldavie, l'Ukraine et la Pologne, les pays Baltes Lituanie, Lettonie et Estonie, c’est en Finlande où va s’achever ce beau voyage de 14111 kilomètres parcourus en 9 mois.
Une fois débarqués, c'est l'enthousiasme. Pistes cyclables, petits bras d'eau. Barques et gros ferry au bout de la rue... On est un peu perdu, bien sûr, c'est tellement... différent ! On sent qu'on a beaucoup à apprendre au niveau vélo (tous ont un casque...). Autant en Bulgarie, on pouvait passer pour des pionniers, autant là !...
Ils nous sourient pourtant en nous voyant passer, un gars nous applaudit en haut d'un pont !... mais je crois que c'est de la pitié... Où sont les blaireaux du bateau ? Ils dorment sans doute. Dilués dans la masse ? Au final, il ne doit pas y en avoir plus qu'en France. Question de proportion... Ils étaient tous en Estonie et sont revenus avec nous (?)... Cette ville est engageante. Comme quoi, y en a avec et d'autres sans. Tallinn, triste mine, n'aimante pas.
Le lendemain, on visite le musée de Seurasaari. En plein air, il regroupe différentes habitations traditionnelles en bois de tout le pays. Génial ! Intérieur, extérieur, cela nourrit les rêves les plus fous !
On y apprend que les Finlandais ("avant") construisaient en premier lieu le sauna (à feu de bois) dans lequel ils vivaient jusqu'à avoir le temps et l'argent pour construire une maison. C'était aussi le lieu où les femmes accouchaient et pour garder les malades au chaud... Un autre pays je vous dis !
Dans le métro. On trouve un journal avec la carte météo. 20°C à Helsinki. +8°C dans le Nord. Ils précisent que la température est positive. Ca promet ! Et comme c'est calme dans ce métro ! Bon d'accord il n’y a qu'une ligne mais les gens sont détendus, personne ne bouscule, dans l'ordre à l'escalier... Quand je pense à Paris, c'est la jungle !!
Les mouettes d'ici ont un autre accent que les bretonnes. Pas très discrètes, même plutôt moqueuses... On se promène. Des écureuils dans les parcs qui nous suivent comme des pigeons. Et ces Finlandais qui courent, pédalent, volent, rollèrent (certains avec des bâtons)... Volley sur les petites plages, à deux pas du centre.
On retrouve Arto, notre contact, qui parle modestement finnois, suédois, anglais, français, japonais... et revient d'un voyage d'un an qui l'a mené jusqu'au Cambodge ! L'occasion d'être un peu guidés dans la ville, de découvrir les "Pirogues de Carélie" et de connaître une autre notion de l'Hiver : " Quand la neige tient, c'est l'Hiver. Quand elle fond, c'est le Printemps".
On repart avec la pluie. Des pistes cyclables nous sortent de l'agglomération (jusqu'à 30 km !!!). On croise un faisan. La route n'est pas géniale mais on le sait. Tout le monde est dans le sud du pays ! Un gars s'arrête et nous invite chez lui. Ça nous parait louche, d'autant qu'il promet douche et sauna ! Attirés par la possibilité de se laver, on approche tout de même ! Et ce n'est pas un piège, encore moins une blague. "Camping gratuit" qu'il nous dit. Et même le sauna. On a vue sur le lac et le soleil qui rougeoie. Genre "cul bordé de nouilles", on fait pas mieux...
Le Nord, le Nord... On remonte direction Kuopio. La route traverse des lacs, des forêts, des lacs, des forêts, c'est magique ! Les nuages, balles de coton posées sur la serre. Tout est immobile. Deux ombres de cyclistes filent...
On dort facilement dans les bois. J'ai moins peur. C'est autorisé. On craint le con mais pas le garde forestier... Dire qu'en France on risque la prison...
J'en profite tout de même pour dire que ce n’est pas parce qu'il y a des bois partout que c'est facile de planter la tente... Il y a parfois tellement de végétation ou de pierres que ce n'est pas la peine d'y penser... et qu'on pédale longtemps avant de trouver !! Nature propre. Nature. Creux. Bosses.
En fait, on prend tous les cours d'eau en travers. C'est un peu casse patte. Mais parfois, à la faveur d'une gibbosité, on voit, au loin, la cime du large... Dites, j'y pense là... mais je voulais vous dire...On croise pas mal de cyclistes. La plupart voyagent seuls et ont un grain (flagrant ou caché...). Je commence à me faire du souci pour la suite, alors si vous sentez un malaise dans mes écrits, si vous avez un soupçon sur ma santé mentale, je vous en prie, dites le moi. Franchement !... Je veux vivre après le vélo !
Il n'y a pas de villages. Des (petites) villes tranquilles, de loin en loin et des maisons éparses. Plus d'épiceries ni boucheries ni boulangeries ni poissonneries ni cabines (ou alors bien cachées...). Tout est au supermarché ! Pays moderne ! Maisons sans barrières, souvent des haies. Ca respire la liberté ou du moins la tranquillité. Après, ce qui est "joie de vivre"... Je ne sais pas.
COMMENT JE VOIS LA CHOSE... 1 vélo au lieu de 2 - 2 roues au lieu de 4 - 3 jambes au lieu de 6 - 4 sacoches au lieu de 8. Le 20 Juin voila que Liza remballe. Les sacoches sur le vélo, le vélo dans le bateau (a Helsinki) et vogue, vogue, vogue jusqu'a Rostock... Le train jusqu'a Hambourg puis Kehl... et longer le Rhin pour Benfeld !
Voilà que je rempile. Les sacoches sur le vélo, le vélo dans le bateau et vogue, vogue, vogue dans cette mer d'arbres jusqu'au Cap Nord ! Un peu de côte norvégienne pour piquer sur Stockholm, retraverser jusqu'à Bergen, le ferry pour l'Ecosse, descendre, descendre, passer la Manche et rouler la France... Dis en 4 lignes, ça donne le vertige mais je pense prendre encore 5 à 6 mois pour vivre... Le pourquoi du comment, tout se déroule ainsi n'est pas à développer ici. Cela n'empêchera pas le récit de survivre... même si je vois ça plutôt désert dans les semaines à venir.
NOTES SUR UN RETOUR... Voilà que je rentre, moi aussi... Ca fait bizarre. Coup de mou et l'excitation d'une nouvelle aventure... Le plus dur est de se dire que c'est terminé. Ou peut être de s'avouer que j'en avais un peu marre. Je ne suis pas la pierre que je croyais être. Un coeur sous le crâne.
Terminer seul ce qu'on a commencé à deux... c'était trop. Plutôt revenir. Plutôt repartir d'un autre pied. 9 mois c'est long. Je ne nous jette pas des fleurs mais j'élude les "pourquoi". Y a aussi que tous ces tours de roues m'ont amené ailleurs... et si je n'ai pas changé, j'ai tout de même grandi, peut être même mûri... (?).
14111 km. Le retour ne compte pas car je souhaite reprendre là où je me suis arrêté : Kuopio. Tout s'est décidé 2 heures avant le départ de Liza quand, ne réussissant pas à trouver une raison honnête de continuer seul, j'ai posé la question à l'envers... Si tu rentres, que feras tu ? Et beaucoup d'idées sont sorties...
Je rapporte ce petit dialogue interne et franc pour illustrer mon retour "coup de théâtre"...
- Blaise, pourquoi tu restes ?- "sec" - Blaise, que fais tu si tu rentres ?
- Je passe mon permis moto et fouille les métiers du bois. Je veux savoir construire une maison.
- Blaise, pourquoi tu continues seul ? - "sec" - Blaise, pour qui tu continues ?
- Bah... Pour les carreleurs, les sponsors, la Gloire, moi...
- Non Blaise, ce n'est pas sain ! Tu vas être malheureux seul, si tu ne pédales pas pour toi avant tout...
- Oui mais les carreleurs, ceux qui y croient ??!!... - Pas ceux qui pédalent !... Tu leur dois beaucoup mais tu as le droit de souffler si tu veux te dégourdir les jambes...
- Oui mais... - Pas de mais ! C'est Toi qui décides. Pas les autres. Tu gueules sur tous les toits que tu as grandi, mûri, patati et patata et tu finirais ce tour pour la Gloire ? C'est petit ! Et la Finlande, la Scandinavie, tout cela ne va pas bouger !
- Oui mais... - Ah ! Mais ta gueule, tu vas te prendre en mains oui ou non ???!! La dernière expérience ne t'a pas servi de leçon ?... - Vrai que j'étais minable... - Bon... Alors agis pour toi. Tu es l'acteur de ta vie. Les autres oui, mais que cela ne t'empêche pas d'être toi, de vivre pour toi. Alors tu y crois, et maintenant, décide !
- Je veux voir ma maman... - Tu es sûr ? - Oui - Alors relève toi et va... Et excuse moi pour le pain dans la gueule mais tu es vraiment trop chiant quand tu hésites ! - Oui mais... - Eh ! Tu ne vas pas recommencer ! File maintenant, dégage, tu serais capable de changer d'avis... - Justement... - "PAF" - "Aïe !!!..."
Et ces idées, ces envies, cette énergie... Si je laisse passer tout ça alors ma vie va peut-être s'étioler, se rassir ?... J'ai dans la tête et les mains, l'envie de construire... A forcer et se dire que c'est acquis, bien peur de le perdre... Ces mois de voyage, ces mois de vélo n'ont été pour moi qu'une parenthèse enchantée. Qui n'est pas fermée !! Je pense à ceux qui y ont laissé la raison... Peut être que seul, je serai allé vers ce point de non-retour...
Ma vie sera sans queue ni tête. Eventuellement un coeur. Le plus important est de ne pas oublier de respirer...
Brume sur l'eau du retour. Mer calme. Helsinki, Rostock. Et plus tard, dans cette grande et magnifique gare de Berlin... Tout arrive et repart, les amoureux se retrouvent, se séparent... Je suis un peu seul sur mon pilier gris, peut être même un peu ridicule, à manger mon salami, à la sauvette... Je suis extenué. La plus belle ville d'Europe, c'est bien ici !
Certains m'arrêtent ou viennent me parler, me demander si je reviens d'un tour du monde ? Je réponds bêtement qu'ich bin franzose... et que je rentre... En vélo ? Non, en train ! Je ne peux m'empêcher de dire que j'ai pédalé 9 mois avant de jeter l'éponge. C'est dur. Pas de la honte. Mais toujours l'idée qu'on aurait pu... un peu plus ? Plus loin ?...
Voilà plus de 24h que je rentre. Ce n’est pas encore intégré. J'en veux encore. Mes forces dans d'autres projets, d'autres idées... C'est étrange de retrouver la nuit. A la vitesse d'un songe, j'ai traversé l'Allemagne. Mon réveil interne me sonne 1h avant le réveil de l'appareil. On est Fresnais, ou on ne l’est pas...
Les yeux rabougris de sommeil. Ciel bas, il pleut. J'avais prévu de faire les 20 km qui séparent Offenburg de Strasbourg à vélo. Pour la beauté du geste et parce que j'aurai sans doute besoin de me dégourdir les jambes...
J'ai la bouche plâtrée de celui qui ne s’est pas lavé les dents et qui a mangé une tomate pas mûre sur un pilier gris de gare... J'ai appris à Berlin que les White Stripes et les Queens of the Stone Age avaient sorti un album. Vous auriez pu me prévenir ! Et les autres ? Et au cinéma, quoi de neuf ???
Je garde les yeux ouverts, chérie donne pour la paix car moi je veux que tout aille bien, c'est comme ces fumées rouges oranges... Les grandes usines sont déjà (encore ?) illuminées... Petits êtres devant des écrans, qui passent la vie...
Rentrer et ne pas se laisser submerger par le "néant" qui étrangle les jeunes. Rebondir. Ne pas laisser de temps au souvenir. Je ne suis pas revenu. Ma fuite européenne n'est pas terminée. Je voulais juste prendre le thé à la maison. Mais j'y retourne.
5h15. Il fait jour en Allemagne. Moi qui espérais pédaler dans les maïs, assister au lever du soleil... ça ne va pas être aussi romantique que prévu... 5h36. Les lumières de la gare de Karlsruhe s'éteignent. La pluie faiblit. J'ai peut-être une chance ? Faim. Soif. Et j'ai pété sur le pont de l'Europe qui relit l'Allemagne à la France car cette Union est une fumisterie.
J'ai retrouvé sans plaisir cette ville où la première chose que l'on voit, ce sont des voitures de flics. Des affiches UMP des dernières législatives décidément bien tenaces, des pistes cyclables sur lesquelles se garent les voitures... Des pistes cyclables ? Oui, 500 mètres... pour faire croire à l'étranger. Mais je les connais ces ruses... Il y a des boulangeries, des cafés... et ces gueules !
Peut-être en ça que je ne la vomis pas complètement et que dans le fond je l'aime, cette France ! Ça se goupille bien à la gare. J'arrive et 12 minutes après, train presque direct pour la Bourgogne. Il pleut sur l'Alsace. Les petites rivières sont en crues, l'Ill a posé des cygnes sur le trottoir.
La SNCF qui a bien du mal aussi ce matin. Qui nous dit que notre train est en retard. Puis nous amène un TGV puis nous envoie sur un autre quai... Je suis seul à attendre l'ascenseur, avec mon lourd vélo, mon envie de chier et mon appréhension d'être à la maison dans 3 heures. C'est tellement étrange de parcourir en 3 jours ce qu'on a prit le temps de voir en 9 mois...
Une blague alsacienne. Vous savez ce qu'ils ont planté dans la plaine ? Du maïs ! Comme l'année d'avant et d'avant et d'avant... C'est d'un triste ! Il a du bien pleuvoir car les feuilles sont grasses et foncées... C'est étrange de se dire que c'est son pays. Parce que j'ai beau rêver de mieux, cela reste le mien... S'exiler... Est ce que cela a un sens aujourd'hui ? Aujourd'hui que l'on peut bouger si facilement ? Ce n'est pas encore bien clair.
J'écoute la liste des villes où court le train et cela réveille en moi de bons souvenirs... quand même !! Mais après ces 9 mois... La France me semble bien pauvre, triste et bancale... le retard par rapport à bon nombre de pays est flagrant. Retard ?? J'entends... des réalisations pratiques et esthétiques à l'usage de la population... Une piste cyclable, bleue ou verte, ici et là, champagne et plus rien... Se reposer sur la Tour Eiffel et le souvenir... le souvenir... Que reste il ? Certains vicieux crieront qu'il y a maintenant petit "s" au palais.
Une mamie vient de s'asseoir dans le compartiment. De ces mamies qui lisent des magazines d'horreurs où, page après page, ce ne sont que des descriptions de meurtres, d'enlèvements, de viols et j'en passe... Je la sens un peu tendue car elle sait que je la regarde en coin... Elle me dit "merci" quand j'allume le plafonnier, dans le noir des tunnels, je n'aurai pas voulu qu'elle s'imagine des choses...
Je reconnais la route le long du Doubs où nous sommes passés dans l'autre vie. Quand on était gros (excuse moi Liza mais ça sert plus à rien de le cacher...) et naïfs... Nous n'avons pas perdu que des kilos superflus ! Le Jura Cela me fait penser à la Bulgarie. Au dessus de Sofia, il y a des gorges boisées et tortueuses où passe un train...
Les joies du train en France, pas d'ascenseurs entre les quais, place prévue dans certains trains mais c'est du bricolage... La France est une suiveuse... Elle n'innove pas. Il y a dans les trains finlandais (les normaux...) des places prévues pour les vélos, de grands casiers (le tout verrouillable : ça veut dire que pendant le trajet... on est des civils !), une aire réservée aux enfants avec des Livres (pas de TV !), la radio dans les accoudoirs (il n’y a qu'à brancher les écouteurs...), bref, c'est un plaisir !
Je suis maintenant dans la micheline rouge qui fume et file. Dernière ligne droite. J'adore ces sièges. C'est rustique, ça rebondit, presque je sourirai... Les boutonneux parlent des notes et de ces "emmerdeurs" de profs... Ils ont l'avantage de paraître vivants par rapport aux jeunes des pays baltes ou de Finlande...
Des couleurs et du relief. Sur la banquette, il est écrit "Norddine je t'aime t trop beau". Les contrôleurs et autres agents de campagne sont vraiment des kékés... 2 vélos en gare de Nuit St George. Du jamais vu !
Et tous ces gens qui parlent français. Ce matin, en voulant demander au contrôleur, avant l'arrivée du train s'il y avait un compartiment vélo, j'ai eu un moment de doute... En quelle langue fallait il lui parler ? Mais il était français, lui aussi...
Les vignes. Quel plaisir ! Les dernières étaient roumaines... Mon voisin est assis droit, les pieds à plat, les mains sur les cuisses, les yeux fermés, la chemise rose, un tatouage sur le poignet gauche et boit des gorgées d'eau avec un doigté de princesse... Un autre, plus loin... Gros. Au poil poivre sel, martèle d'une voix sucrée que les "toxines n'existent pas"... C'est assez confus.
Beaune. La micheline rouge aux sièges que j'aime tant va me déposer chez moi d'ici peu. Kuopio - Helsinki - Rostock - Berlin - Offenburg - Strasbourg - Dijon - Chagny - Sampigny les Maranges... Le Chagny de mon enfance avec son collège rose et son Intermarché... (Mais c'est une autre histoire...) Beaucoup de vent sur les Maranges. J'aime ce coin parce que si on écoute bien, la chanson est belle.
Qu'est ce que cela va nous manquer de ne plus chier sur la souche. De pédaler, changer tous les jours... Mais on y reviendra, on parle déjà de la suite, l'été prochain, sans doute... A suivre... Je tiens à m'excuser de ne pas avoir écris ce message dès mon retour mais j'avais besoin de m'en retourner tranquillement... Mais suis je bien rentré ? Surtout, surtout... N'essayez pas de me faire parler. Ne m'essayez pas à une table pour me dire "Raconte". Je ne sais pas parler. Autant cela m'excite d'écrire, autant j'ai pas la case parole complète... Je suis un mauvais griot.
Liza et Blaise
Dimanche 7 Octobre je me lève à 6h30 pour rejoindre les randonneurs partis en week-end. Nous avons rendez-vous à l'auberge de jeunesse de St Gaudens. Une dame me renseigne je suis juste tombé dans la bonne rue. Louis voit une voiture arriver, je suis à l'heure.
On démarre par une descente dans la fraîcheur matinale. Les vaches et les ânes nous regardent passer. Bientôt nous arrivons à Sauveterre de Comminges. On descend de vélo pour faire la photo du lavoir et l'envoyer sur le site Internet de cyclos cyclotes. Une grande descente nous fait dépasser Barbazan, et le dernier supermarché auquel nous devions faire les courses pour midi. Tant pis on sautera un repas.
A nous la superbe vue de St Bertrand de Comminges et ses ruines Romaines. Sommes nous sur la bonne route ? Oui, des cyclos venus de St Gaudens nous renseignent. Il faut tourner à droite pour atteindre le col de Mortis. Trop tard pour Yannick, Marc et Billy , ils sont partis devant, ils vont prendre la route de Sacoué, plus facile mais plus longue. C'est donc en compagnie de Julien, Louis et Robin que je monte le col au pourcentage impressionnant.
Nous arrivons à un croisement et apercevons Billy en tête suivi de Marc et Yannick. Encore un petit effort et le lieu de la concentration est en vue. Le casse-croûte est le bien venu, il constituera le seul repas de la journée.
C'est le moment de retrouver les autres participants très nombreux, nous lézardons au soleil. Marc fait une revue de matériel et s'intéresse beaucoup aux vélos Berthoud. Il y a aussi deux tandems qui ont fait la montée. Puis c'est l'heure des discours où nous apprenons la signification du nom du col de Mortis, qui est en fait le col où l'on faisait passer les morts d'une vallée à l'autre.
A la remise des récompenses Louis devient membre d'honneur de la confrérie des Cols Durs. C'est l'heure de repartir vers St Gaudens. Grande discussion autour de la voiture pour fixer le porte vélo. Je ramène Robin, les autres prennent le train.
Thierry
Les bévues les plus amusantes trouvées dans le courrier des assurances.
Vous savez que mon taxi est transformé en corbillard et que je n'y transporte que des morts. Mes clients ne risquant plus rien, est-il bien nécessaire que vous me fassiez payer une prime pour le cas ou ils seraient victimes d'un accident?
TRAVERSÉE PYRÉNENNE - CERBÈRE HENDAYE
C’est décidé en ce 28 août 1952, je m’élance sur le Raid Cerbère Hendaye dont je rêvais depuis quelques mois. Après un essai pour me rendre de Toulouse à Cerbère en stop, j’abandonne cette idée pour ma rabattre sur le train. Avec la surprise de retrouver quelques connaissances de Malvézie qui vont aux vendanges dans le Roussillon.
Je débarque vers 17h à la gare de Perpignan, avec l’intention de finir le parcours à vélo. La ville est facilement traversée, l’itinéraire de Cerbère est bien indiqué. Je me retrouve sur une grande route toute plate bordée de vignes à n’en plus finir. Un petit village Corneilla coupe un peu cette monotonie, et dans Elne il y a beaucoup d’animation.
Je retrouve de longues lignes droites jusqu’à Argelès, la montagne se rapproche rapidement. La route devient plus accidentée et offre des points de vues sur la mer. Collioure joli petit port est à peine traversé que la route remonte en lacets pour redescendre sur Port Vendres. De gros bateaux sont à quai, ils déchargent les oranges venant de l’Algérie.
Encore une côte avant de plonger sur Banyuls dont les rues pavées ne sont pas tendres à parcourir. Avant d’atteindre Cerbère toujours des côtes dans les vignes étagées sur la montagne, le raisin est mûr mais il est recouvert d’une telle couche de soufre qu’il ne semble pas bien comestible.
Enfin Cerbère, sitôt le panneau franchi, un bruit caractéristique m’annonce que je viens de crever ! Après un rapide changement de boyau, la nuit est arrivée. Devant moi, l’hôtel du Belvédère du Rayon Vert, je vais à la réception pour faire tamponner ma carte de route, et je continue vers le port pour acheter du ravitaillement. La soirée est bien avancée, aussi je trouve une vigne près de mer pour y passer le peu de nuit qu’il me reste, bercé par le bruit des vagues sur les galets.
3h heures du matin, il fait encore nuit, j’ai installé une lumière, en route vers Hendaye… je repars vers Argelès, les côtes d’hier sont devenues des descentes, et vice versa. A Banyuls c’est la fête, il y a encore des danseurs, par contre, à Collioure tout est endormi. Premier arrêt à Argelès et premier envoi d’une carte contrôle, j’avais repéré hier la poste, aussi bien vite je peux repartir.
La route est toute droite et plate, un peu monotone, mais il fait bon rouler aussi j’accélère le rythme, Elne traversé j’entre dans une zone couverte d’un léger brouillard, cela ne m’empêche pas d’aller déguster quelques grains de raisin en guise de petit déjeuner.
Encore quelques villages à traverser et un arrêt dans les vignes alors que le jour commence à poindre. A Thuir pays du célèbre apéritif Bhyrr, je constate que cette petite ville est voué au propriétaire des caves, il y à la rue Violet, l’hôpital Violet, le stade Violet, etc…
Maintenant la route se traîne dans des plantations d’arbres fruitiers divers, mais moi, je mène un bon train et suis vite à Ille sur Tet, deuxième contrôle par l’envoi d’une carte, la poste est vite trouvée avec l’aide d’un vigneron partant aux vendanges. Ici tout le monde se prépare à cet évènement.
6h sonnent quand je reprends mon chemin, la route monte légèrement, et je franchis le premier col, le Ternère, une petite descente suivie d’une montée, encore un col, le St Pierre, ouf, il n’en reste que 16 à passer ! peu après j’entre dans Vinça sans m’y arrêter. C’est plus loin après quelques montées en lacets, que Prades est l’objet d’un arrêt tampon, l’hôtel Salètes fera l’affaire, il est 8 heures.
La route monte en pente légère jusqu’à Villefranche Conflans, ensuite elle monte franchement, par contre le paysage devient magnifique surtout après avoir traversé Olette, le fond de la vallée s’éloigne vivement, il fait très chaud. Je profite d’une source fraîche pour manger quelques biscuits et me désaltérer.
Après Fontpédrouse, la pente devient un peu plus dure avec des lacets. Une moto est devant moi, je monte à peu près à sa vitesse. Arrivé à Mont-Louis il est 11h, un pont-levis permet d’entrer dans la ville envahie de touristes, je ne m’attarde pas. Encore un peu de montée et voici le col de la Perche qui déjà me fait basculer sur le versant atlantique.
Descente dans les près qui l’hiver deviennent pistes de ski, une légère montée, un tunnel à franchir, c’est le col Rigat, il est suivi par une belle descente vers la plaine de Cerdagne et Saillagouse où je dois poster une nouvelle carte contrôle. Autour de la poste un groupe de scouts sont intrigués par la plaque de cadre de mon vélo, indiquant « Raid Pyrénéen ». L’explication de ce périple les laisse pantois !
Il faut encore monter pour franchir le col de Llous, ensuite je me laisse glisser jusqu’à Bourg Madame, je suis à la frontière espagnole, il est midi, elle vient de fermer, je ne pourrais aller m’y restaurer, ici il n’y a rien, alors je continue la route qui suit la frontière qui me mène à Ur. C’est avec l’aide du facteur que je trouve l’épicerie où je trouve des gâteaux secs et quelques bricoles. A la sortie du village, je trouve un coin sympathique au bord d’un torrent, pour une rapide restauration.
Je repars sur une route pentue et déserte, avec comme compagnon le vent, heureusement de dos, et la pluie. Sur une grosse bourrasque je vais m’abriter un moment dans un abri fait de grosses pierres. La pluie se calme, tout en haut l’hôtel du sommet s’aperçoit. Il reste deux ou trois kilomètres, ils sont vite avalés, le vent m’aidant beaucoup.
Voici le sommet du col de Puymaurens, je ne pose même pas pied à terre et entame tout de suite la descente. Après le croisement de la route vers l’Andorre, la route change de direction, mais pas le vent, me voici obligé de pédaler dans les lacets menant à l’Hospitalet. Je dois y expédier une carte, la poste se trouvant au centre du village, quelle galère pour l’atteindre, la boue arrive au-dessus de mes chaussures !
Il est 16h, je continue ma descente vers Mérens et Ax les Thermes où je fais un petit arrêt goûter. La descente est plus douce, il y a même quelques côtes. Derrière mois le ciel devient tout noir, et j’entends des bruits de tonnerre, aussi j’accélère mon train au maximum.
Mais à Tarascon la pluie me rattrape. Dès les premiers kilomètres vers St Girons, la pluie devient déluge, je monte doucement sous mon poncho, je suis à peu près au sec.
Dans la traversée de Bedeilhac, le tonnerre se met de la partie, je suis un peu inquiet du temps que je vais devoir affronter plus haut ! Le vent s’est déchaîné, j’évite de justesse la chute d’une grosse branche.
Les éclairs redoublent, il me reste une dizaine de montée… et tout d’un coup tout se calme, le mauvais temps est redescendu dans la vallée de l’Ariège, m’offrant un joli arc en ciel. Au col de Port je ne m’attarde pas, je fonce vers St Girons avec la seule préoccupation d’éviter les nombreuses branches qui jonchent le sol. Je franchis col des Caougnous sans m’en apercevoir, au fond de la vallée je vois Massat grossir à vue d’œil.
En ville encore un arrêt carte postale, et comme il n’est pas encore bien tard, je décide de pousser jusqu’à Saint Girons. La route descend légèrement, je mets le grand braquet, traversée rapide de plusieurs villages, on sent que la nuit approche. Au loin brillent les premières lumières de St Girons, mais voici que je sent ma roue arrière mollir, je suis à plat ! Je constate que je viens d’attraper un joli clou, inutile d’essayer de gonfler, je n’ai plus de boyaux de rechange, il faut finir les deux derniers kilomètres à pied !
A l’hôtel restaurant Sauquet recommandé par la FFCT j’y suis très aimablement reçu, et après un bon repas, je prends mon courage à deux mains, et aussi le fil, et l’aiguille, et je répare mes boyaux. Il est 23h lorsque je monte me coucher après 285 kilomètres de montagne.
30 août, à 2h30 du matin le réveil sonne, un coup d’eau sur la figure et je descends dans la salle du café où m’attend un thermos plein de café, il est vite bu, et je m’élance dans ma seconde étape. Dehors il ne fait pas très chaud, dans la nuit je trouve mon chemin facilement connaissant bien la région. Je roule bon train et traverse des villages endormis : Moulis, Engomer et Andressein où je prends la direction du col de Portet d’Aspet.
Les villages se ressemblent tous dans la nuit à partir d’Augirien la montée devient assez forte. Du côté de St Lary j’aperçois une grosse pierre au milieu de la route, alors que je vais l’éviter voici qu’elle remue et je manque de peu de l’attraper, en fait c’est un hérisson, il m’a fait une belle peur !
Je roule plus doucement, le pourcentage de la route y est pour beaucoup. Au village de Portet d’Aspet, je commence à sentir la faim, mais tout est encore fermé, même les jardins n’ont rien pour manger. Je pars à la conquête du col en quelques lacets assez durs. J’arrive au sommet pour admirer le lever du jour sur les montagnes environnantes.
J’enfile les gants, et en route pour la descente, le jour est arrivé, j’éteins ma lumière, voici que dans les virages je sens ma roue arrière qui me donne des à-coups, c’est mon boyau mal collé qui me vaut ceci. La descente s’achève pour tout de suite entamer ma montée du col de Buret qui est très facile. La faim me tenaille, malgré la rosée je vais ramasser quelques pommes dans un champ, elles ne sont pas mûres mais quand même je les trouve bonnes ! Sur l’autre versant du côté de Cazaunous, je repère un jardin avec quelques tomates, elles m’aideront à grimper le col des Ares.
Je suis en terrain connu, je rencontre même un couple d’amis qui partent à la pêche, ils me disent que l’on m’attend à la maison. Une descente prudente à cause de ma roue sautante, je fais un petit crochet par le col de Génos, pour atteindre Malvézie.
Mes parents m’ont préparé un copieux repas, une demi heure de pose, une demie heure à manger ! Du coup la montée du col de Buret est vite avalée, je retrouve la descente du col des Ares. Au village de Fronsac un arrêt carte contrôle et je quitte la vallée de la Garonne pour monter vers Luchon. A l’entrée de Cierp je rencontre un cyclo de Montréjeau qui dans quelques jours doit partir pour ce fameux Cerbère-Hendaye. Au passage le mécanicien de Gaud me vend un rouleau de Jantex pour recoller mon boyau, un quart d’heure plus tard je repars rassuré.
Cette région je la connais par cœur, aussi roulant vivement je suis vite à Luchon, tout de suite commence la montée du col de Peyresourde, je roule à mon train, dans les rampes de St Aventin un car me double, je prends son sillage pendant un moment, mais il va trop vite, j’abandonne… il reste encore un bon bout à monter pour trouver les lacets annonçant le sommet.
Là-haut je ne m’arrête même pas, la descente est rapide, voici que mon garde-boue, ou plutôt ce qu’il en reste menace de tomber, il fait un bruit terrible, aussi je profite d’un peu de plat dans la traversée d’Anéran pour l’arracher complètement. La descente est plus douce, elle va me mener jusqu’au centre du village d’Arreau où j’ai une nouvelle carte contrôle à poster.
C’est maintenant le col d’Aspin avec sa route qui serpente en tous sens, il me faut près d’une heure pour franchir les quinze kilomètres qui me mène au sommet. Il y a quelques touristes, je fais une petite pose avant d’entamer la descente qui a été bien améliorée depuis mon passage de juillet. De ce fait je suis assez rapidement à Sainte Marie de Campan où je m’arrête pour un tampon sur ma carte de route.
Il n’est que 15h, j’ai largement le temps de franchir le Tourmalet avant la nuit. Tout de suite la route monte par à-coups, il fait très chaud, je m’octroie une petite pose à hauteur des cascades de Gripp. Puis c’est une lente montée vers La Mongie, les derniers lacets du col sont difficiles, enfin le sommet est en vue, et voici le dernier virage, et c’est la catastrophe.
Une 4 chevaux Renault me serre de trop près, je perds l’équilibre et me retrouve par terre, je n’ai rien, mais le vélo est en piteux état. La roue avant en huit, et la roue arrière n’est guère mieux. Je fini de monter les derniers cent mètres à pied. Me voici au sommet du Tourmalet, point culminant de la randonnée il est 16h passé, j’essaye de ma faire descendre par une auto, sans succès, le froid arrive 6° au thermomètre du restaurant.
Presque sans freins, les roues passant à peine dans les fourches, j’arrive à allure très réduite à rejoindre Barèges où j’ai une carte à poster. Voici la pluie, cela n’arrange rien. Je n’en ai pas fini de mon calvaire, il me faut descendre jusqu’à Luz St Sauveur pour trouver un mécanicien. J’y arrive dans la nuit.
Vite un mécano est trouvé, je lui laisse le vélo et pars à la recherche d’un hôtel et d’un restaurant. Après le repas je retourne voir mon vélo, le mécano est plein de bonnes intentions, mais ne semble pas trop maîtriser son métier. Je vais lui aider jusqu’à minuit et remettre à peu près tout en état. Je vais au lit, avec toute cette histoire je n’ai fait que 187 kilomètres.
Encore un départ à 3 heures du matin, la nuit à été courte, trop courte. Luz est encore endormie, quelques problèmes d’orientation pour le départ, je rencontre un fêtard attardé qui a l’air de ne pas avoir soif et croit que je moque de lui en demandant la direction d’Argelès, il me met quand même sur la bonne route. Je me laisse glisser dans les gorges plutôt sinistres à cette heure, d’un côté la montagne, de l’autre le ravin où coule en grondant le gave de Pau.
Le plat retrouvé, c’est ma dynamo qui me joue des tours, elle patine. Ne trouvant pas de solution pour y remédier, tant pis, je ferai sans ! Voici les lumières d’Argelès, c’est aussi le début du col de Soulor. Si je ne vois pas la route monter, je le sens dans les jambes. La pente se calme un peu, pas une voiture pour gêner ma progression, quelques villages traversés m’offre un peu de lumière : Arras, Aucun et enfin Arrens.
J’ai une carte à poster, le brouillard envahi le village. Dès sa sortie le jour commence à poindre et aussi la route se redresse, je comprends que je suis dans la montée vers le Soulor.
Dans le brouillard on perd un peu la notion des kilomètres et du temps écoulé. Lorsque je distingue le panneau du sommet, il fait grand jour, mais le brouillard noie tout le paysage. Un peu de descente pour entrer dans les Basses Pyrénées, suivi d’un faux plat avec quelques tunnels ; vaches et chevaux en liberté s’en servent comme abri, il faut se faufiler entre eux !
A force de monter j’ai percé le plafond de nuages, le ciel se dégage et je peux admirer le paysage, estimer la profondeur des ravins, et tout là haut dans le lointain voir se dessiner la masse grise de l’hôtel de l’Aubisque. Au col je ne m’arrête pas et m’élance dans la descente très mauvaise et ravinée.
Je suis quand même vite à Gourette, je réveille presque l’hôtelier où je dois faire un tampon contrôle, il est à peine 8 heures. La descente continue avec une route un peu meilleure, peu après avoir traversé les Eaux Bonnes je retrouve la plaine qui file jusqu’à Laruns où un autre coup de tampon m’attends, il faut également envoyer un télégramme pour signaler mon passage.
Je fais vite le calcul, il m’est impossible de faire le raid en moins de 60 heures, du coup j’ai dix heures supplémentaires devant moi. La plaine continue devant moi, mais passé le village d’Izeste, une route est signalée par l’écusson du raid, elle quitte la vallée du gave, le goudron disparaît et c’est la montée vers le Bois de Bager. Montée sur des kilomètres par un chemin affreux, j’ai bien peur de crever. Après la montée, la descente tout aussi mauvaise. A partir du village de St Christau le parcours devient moins caillouteux, mais il faut attendre de retrouver le gave à Asasp pour rouler enfin sur du goudron.
La route est plate serpentant entre les montagnes, au petit village d’Issor il faut encore expédier une carte, pour atteindre la boite aux lettres une mer de boue à traverser, aussi je ne m’attarde pas. Maintenant le parcours joue à saute colline avec un peu de calme du côté d’Arette. Les montagnes russes vont continuer jusqu’à Tardets où je m’arrête pour un dernier tampon dans une épicerie, du coup j’en profite pour acheter des biscuits, car midi n’est pas loin de sonner.
Je suis maintenant la vallée d’un petit torrent le Saison, au passage d’un village un jeune vient se mettre dans ma roue, nous ne tardons pas à parler, il se rend lui aussi, à Mauléon, à deux les kilomètres passent plus vite. La ville atteinte je me retrouve seul alors que la route commence à monter jusqu’à Musculdy, il y a de belles maisons basques. Je me retrouve bientôt dans un paysage de fougères sèches et d’arbustes verts et de soleil.
Enfin mes efforts sont récompensés, voici le sommet du col d’Osquich. La descente est plus modeste que la montée, je retrouve un parcours vallonné jusqu’à Lacerveau où j’ai encore une carte à poster, plus que deux et c’est fini. Je me dirige maintenant vers la montagne à grand renfort de montagnes russes. Me voici à Saint Jean Pied de Port, la ville est animée, sur le fronton claque les balles envoyées avec la chistera, il doit y avoir un grand match en cours !
La route à suivre s’étire en serpentant entre les hautes collines, il y a aussi la Nive qui coule en cascade et la voie du chemin de fer, ce qui m’amène a traverser souvent un pont ou un passage à niveau. C’en est ainsi jusqu’à Louhossoa où mon itinéraire va monter jusqu’à Itxassou, village basque très typique. Sur le parcours qui suit, je croise plusieurs cars de touristes venant sans doute d’Espagne toute proche, ils font une poussière terrible.
J’arrive ainsi à Espelette où j’ai encore une carte à envoyer, partout les gens sont attablés aux terrasses des cafés, c’est l’heure de l’apéritif, pour moi il reste une cinquantaine de kilomètres à parcourir ! Alors je continue de suivre cette route cahotante jusqu’à Aïnhoa. A partir de là, une longue descente m’attend. Elle ne m’amènera pas cependant jusqu’à Sare, où je dois poster encore une carte contrôle avant d’entamer le col St Ignace, le dernier des 18 à franchir.
Là-haut, très jolie vue du coucher du soleil sur la montagne de la Rhune. Descente sur Ascain pour rejoindre la grande route. Vers Urugne, j’aperçois le premier panneau indiquant Hendaye. Il fait presque nuit, au loin les réverbères d’Hendaye Plage, et voici l’océan, toute la côte est parsemée de lumières jusque sur la partie espagnole.
La gare achève mon périple, je fais un dernier contrôle à la douane, il est 20h30, j’ai donc relié la Méditerranée à l’Océan en 65h30, je suis content malgré tous mes déboires. Encore une heure à attendre le train qui va me ramener dans la nuit à Toulouse, j’ai le temps de calculer que l’étape du jour a été de 248 kilomètres. Demain à 14h je dois reprendre le travail.
Louis Romand
CYCLO HUMOUR
LU POUR VOUS
PERSUASIF... Des leçons de vol de bicyclette.
Avec 18 millions de guidons, les Pays-Bas sont la nation du vélo. L’an dernier, hélas, 700 000 bicyclettes ont été dérobées à leur propriétaire. Pour lutter contre ce fléau et sensibiliser les cyclistes, une association a lancé une tournée à travers les Pays-Bas pour enseigner les... techniques de vol ! Partant du principe qu’un propriétaire de vélo averti en vaut deux, le moniteur dévoile les trucs et astuces pour arracher un cadenas ou emporter des pièces détachées. Bref, tout ce qu’il faut savoir pour devenir le roi des voleurs de petites reines On attend avec impatience les statistiques 2008…
DOPAGE… Nouveau produit dopant à la mode, la Cera, une EPO de troisième génération, est aujourd'hui parfaitement détectable lors des contrôles antidopage. Et, bizarrement, les coureurs tombent comme des mouches.
Mais la situation pourrait être encore plus grave. Le président de l'Agence française de lutte contre le dopage, déclare en effet être en possession d'indices sérieux d'autotransfusions sanguines. Cette méthode, est pour le moment indétectable. Mais, dès que le moyen sera mis au point, les échantillons suspects seront rétroactivement analysés. Une trentaine de coureurs seraient menacés.
Tous ces éléments ont conduit le CIO à envisager la suppression du cyclisme des Jeux olympiques. « Les stupidités impudentes continuent. Nous devons nous demander si ce n'est pas le moment de commander une pause aux Jeux afin de faire réfléchir le cyclisme. » Mais le cyclisme est-il vraiment capable de réfléchir ?
LE CYCLISTE LE PLUS MALCHANCEUX DU MONDE… Bob Evans, 46 ans, du Colorado, se souviendra longtemps de sa journée du 27 septembre. Comme d’habitude, il se rendait à son travail à vélo quand un automobiliste distrait le renverse avant de prendre la fuite. Evans est transporté à l’hôpital, où l’on soigne ses nombreuses plaies et bosses.
Au bout de six heures, le médecin l’autorise à rentrer chez lui. Son vélo étant endommagé, il doit le pousser. «Puisque je suis à pied, se dit-il, je vais prendre le raccourci par le pont ferroviaire ». Hélas, un train surgit, et projette Evans dans un ruisseau en contrebas. Bonne nouvelle sa vie n’est pas en danger. Mauvaise nouvelle la police lui a collé une amende pour avoir pris un pont interdit aux piétons.
A LA MANIÈRE DE RAOUL LAMBERT – BOEUF –
Ce boeuf roux, taché de blanc, était arrivé chez nous un soir de grande averse, Il tremblait. Mon père l’essuya, ma mère lui offrit de notre soupe. Ils n’osèrent cependant pas lui proposer du rôti qui se trouvait être de boeuf. Il s’endormit, tournant carrément le dos à la télévision. Le lendemain, à 5 heures, il beugla et gratta à la porte de mes parents.
— Il veut sortir, dit ma mère.
— Mais c’est dimanche ! s’exclama mon père.
— Comment peut-il le savoir ? Les cloches n ‘ont pas sonné !
Mon père le conduisit dans la cour qu’il parcourut avec une curiosité peu commune chez les ruminants, humant le poulailler, manifestant son incrédulité devant la niche du chien, soupirant face au tracteur. Il fit ce qu’il avait à faire - comme tous les bœufs - remua la queue - comme tous ceux qui en possèdent une.
Puis s’allongea et sommeilla. Ma mère le prit en photo (400 asa) et la photo parut dans le journal local sous le titre « A qui le bœuf ? ». Personne n’en revendiqua la propriété. Peut-être son maître était-il en prison pour trafic de faux dollars, de haschich ou d’éventails castillans. Nous guidâmes « Minet » ainsi l’avions-nous surnommé pour éloigner les souris et les mulots - dix-sept ans.
Un vendredi matin, il disparut. Nous comprîmes que c’était une bête fugueuse, ingrate et - pourquoi pas? - alcoolique. Nous ne le revîmes jamais. Maintenant, croyez-moi, un soir de grande averse, nul boeuf trempé n’a de chance d’entrer chez nous ! C’est sans doute triste parce qu’il en existe d’honnêtes, mais c’est ainsi...
Comment sait-on que les carottes sont bonnes pour la vue ?
Parce qu’on n’a jamais vu un lapin porter des lunettes…
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La question existentielle du mois. Pourquoi dans deux jours demain sera hier ?
BIBLIO-CYCLE
L’AMÉRIQUE LATINE EN ROUE LIBRE - Auteurs : Raphaël Sané et Cathy Zell. Entre 2003 et 2005, Cathy et Raphaël, deux jeunes alsaciens, ont sillonné les routes d’Amérique latine à vélo. Ils ont traversé quinze pays et parcouru plus de 10.000 km en vingt mois.
De l’Argentine au Mexique, du Panama au Brésil, ils ont vécu des moments rares, intenses. Ils nous les livrent dans ce récit original où des chroniques tour à tour drôles, émouvantes, lyriques ou instructives racontent un rêve devenu réalité.
Des grands évènements de leur périple - telle cette agression au Venezuela - aux anecdotes les plus futiles (sa pire honte à lui, ses problème de lingerie à elle...), ils nous relatent leurs aventures avec une égale légèreté. Plus qu’une invitation au voyage, cette fresque épique et chatoyante est un véritable plaidoyer pour l’évasion... -2008- 191 pages - Éditions ST Brice - 11a rue St Brice - 68720 ILLFURTH. Tél : 03.89.07.19.95 - Fax : 03.89.40.56.87 - Prix : 19,80 € + 4,00 € frais port
SOUVENIR DE LA GRANDE ROUTE- Témoignage cyclopédique d’une trentaine de voyages en France entre 1897 à 1924. Une photographie de notre ruralité vue par Paul Maerky.
Je trouve qu’il y a un grand intérêt, pour nous passionnés de cyclotourisme, à lire les récits de ces premiers voyageurs à vélo dans notre hexagone. Ils sont les témoins des coutumes de notre pays, de la gastronomie, de l’état des routes des régions traversées. Ils sont les témoins des chemins caillouteux, au temps où le partage avec les attelages des rouliers était si hostile et provoquait beaucoup d’accidents chez les adeptes du vélocipède.
Je faisais part de l’intérêt que je portais à l’œuvre de Paul Maerky aux Éditions Artisans Voyageurs. Il serait légitime que « Souvenir De La Grande Route » soit réédité et que ce récit ne resta pas dans les catalogues des œuvres rares et introuvables ou séquestrées chez quelques collectionneurs, dont je fais partie.
Les Éditions Artisans Voyageurs ont déjà réédité les œuvres de W. Quick, de Briault et de Jean Bertot qui sont des récits de voyageurs à vélo. Ces petites perles littéraires de la fin du dix-neuvième et début vingtième siècle retrouvent ainsi un deuxième souffle.
Pour cette réédition, l’éditeur m’a demandé d’en faire la préface. Intention flatteuse mais très délicate, après la préface de l’édition originale, préface élogieuse de Jean Martin qui avait une grande admiration pour son ami Paul Maerky « alias Kykys ». Jean Martin “ Publiciste à l’époque“ rencontra pour la première fois Monsieur et Madame Maerky lors d’une de leur grande randonnée en Bretagne. Ils restèrent longtemps amis.
Comment ne pas aimer « Souvenir De La Grande Route » de Paul Maerky ? Il nous raconte d’une écriture simple et avec le souci de traduire au mieux ses impressions de la « Grande Route ». Monsieur et Madame Maerky ont parcouru près de soixante et un mille cinq cent kilomètres sur les routes de France.
Une France qu’ils ont traversé maintes fois et de toute part, (Peut être sont ils les précurseurs de nos diagonales ?). Pendant une trentaine d’année, comme un rituel, à la belle saison Monsieur et Madame Maerky enfourchèrent leurs bicyclettes pour la « Grande Route », de Genève à Nantes, de Genève à Bordeaux, en passant par Tours, Angers, de Dunkerque à Marseille, de Brest à Toulouse, Béziers... De toutes les contrées qu’ils ont visitées, la Bretagne fut certainement celle qui les attira le plus souvent.
Par sa générosité, son sens de l’amitié, sa curiosité de l’autre, son caractère très communicatif Paul Maerky nous peint dans ce petit livre de nombreuses rencontres amicales et cocasses qu’ils ont croisées sur leur route : des douaniers, des rouliers et leurs auberges, des commis voyageurs, des nomades, des bergers, des globe-trotters à pieds, la maréchaussée... Ces récits sont aussi le témoignage de notre identité rurale du début du vingtième siècle.
Leur premier voyage à vélo. Très malade à la suite de surmenage que Paul Maerky s’était imposé afin d’être prêt à l’Exposition internationale qui avait lieu à Paris. Il consultât de nombreux médecins. Tous s’accordaient à lui prescrire, s’il voulait retrouver la santé, de quitter Genève. Il était indispensable qu’il se change les idées en se rendant dans une localité où il ne connaîtrait personne. Comme il se rendit compte qu’il ne pourrait jamais passer plus de deux jours entiers dans un lieu quelconque, il lui vint l’idée qu’il serait préférable avec son épouse d’enfourcher leurs bécanes et de se déplacer continuellement.
Comme il était nécessaire de donner une direction à leurs déplacements, ils décidèrent d’aller tout droit devant eux jusqu’au bord de la mer. Aux premiers jours de juin de 1897, ils prirent la route de St-Nazaire sans avoir préparer aucun itinéraire fixe, vivant en chemin de l’existence du soldat. Quelques semaines plus tard Paul était complètement guéri. Le plus grand bonheur qu’eut Paul dans sa vie est d’avoir l’épouse, selon ses dires, la plus complaisante et la plus sportive pour l’accompagner dans tous ses voyages...
Dans : LES MÉMOIRES D’UN CABINOTIER - Éditions du journal de Carouge - 1931 - Paul Maerky maître graveur Carougeois écrit avec simplicité et est préoccupé seulement de dire vrai....
Ce cabinotier a reçu, en 1906 à l’exposition universelle de Milan, la médaille d’or avec félicitations, pour avoir exposé, une magnifique petite pendulette en argent et or décorée dans le style de la Renaissance italienne. Il reçut aussi, en 1914 la médaille d’or à l’exposition nationale de Berne et par la suite, sur les conseils de quelques membres de la chambre syndicale des bijoutiers et décorateurs, il devint professeur.
Il enseigna, lui qui avait commencé son apprentissage de graveur à 11 ans 1/2. En 1919 il commença à enseigner comme maître graveur à l’école des Arts Industriels de Genève.
Dans : SOUVENIRS D’UN GAMIN DE CAROUGE - Éditions Victor Attinger - 1937 -
Paul Maerky nous relate que ses premiers pas dans la vie n’ont pas été faciles, en raison de l’extrême pauvreté de ses parents et d’une santé précaire. Suite à une croissance trop rapide, ses genoux s’étaient écartés de leur trajectoire et se déformèrent. Un ami de son père lui fit cadeaux d’un appareillage en fer qu’il avait utilisé pour son fils. Paul dû garder continuellement cet appareil aux jambes jusqu'à l’âge où il fut admis à l’école.
Cela ne troubla en rien ses futurs exploits d’escrimeur et d’acrobate pendant son adolescence. Gamin, il était déjà farceur, jovial, imaginatif et avait un très grand sens de l’amitié.
Philippe Orgebin
LE COIN DU CYCLO PHILATÉLISTE – ABBAYE DU THORONET -
Encore une fois la poste a représenté sur un de ses timbres, un site que tout candidat au Brevet des Provinces Françaises se doit d’aller visiter, pour nous c’est dans les projets d’un voyage de printemps.
Au sud-ouest de Draguignan, entre Aix et Fréjus, à l’abri d’un vallon solitaire, protégée des regards par les bois qui l’entourent, l’abbaye du Thoronet a conservé, huit siècles après sa fondation, la discrétion légendaire des premiers moines de l’ordre de Cîteaux. Construite à partir de 1160,
Le Thoronet est l’une des “trois soeurs cisterciennes” de Provence, avec Silvacane et Sénanque. La plus pure des trois, dit-on généralement de ce chef-d’oeuvre de l’art roman. Nulle décoration superflue dans cet ensemble majestueux à force de simplicité. A l’image de toute l’architecture cistercienne,
Le Thoronet respire le dépouillement qui caractérisait cet ordre religieux, dont l’austérité et le silence étaient la règle. A l’abri de ces murs épais, aux blocs de pierre parfaitement joints, on imagine la vie immuable des moines, partagée entre le travail manuel, l’office, le chant et la lecture. Les bâtiments s’ordonnent autour d’un cloître en forme de trapèze, aux lignes simples et aux arcades massives en plein-cintre. L’église semble presque trop rigoureuse au premier abord, mais la nef et le transept s’animent sous les jeux d’ombre et de lumière créés par quelques rares ouvertures intelligemment réparties.
Le visiteur y est surpris par l’écho interminable: l’église a été conçue comme un instrument acoustique dédié au chant, que les cisterciens avaient élevé au niveau de grand art. La salle capitulaire, du premier gothique, présente des voûtes d’ogive aux nervures déployées en palmier. Elle est entourée de bancs de pierre et abrite deux colonnes aux chapiteaux remarquablement décorés.
Chassés, les moines ont déserté les lieux à la Révolution. L’abbaye fut alors vendue et échappa par bonheur à la destruction. L’État la racheta en 1854, et elle fut peu à peu restaurée, en particulier sous l’impulsion de Prosper Mérimée, qui sut mobiliser l’énergie des Monuments historiques. Le Thoronet est aujourd’hui l’un des hauts lieux touristiques de Provence. Les amateurs de chant grégorien et de musique sacrée peuvent y retrouver, à l’occasion de nombreux concerts, l’atmosphère de recueillement et d’harmonie qui habitait ces murs au Moyen Âge.
Il a supporté le malheur en homme – c’est-à-dire en faisant retomber tout le poids sur sa femme…
LA PRESSE CYCLO DU TEMPS PASSÉ
EN VOYAGE INTÉRESSEZ VOUS A TOUT CE QUI VOUS ENTOURE...
Aussi curieux que cela puisse paraître, la plupart des gens ne savent pas voir. Je veux dire par là qu’ils posent sur tout ce qui les entoure un regard dépourvu de curiosité. Rien ne les intéresse, rien ne les attire, ils ont, si j’ose dire un regard insensible.
Ils se privent ainsi de mille joies Car les yeux nous transmettent des sensations merveilleuses. Il nous arrive, d’ailleurs, de regretter de n’avoir pas assez regardé tel paysage ou tel spectacle. Nous découvrons que nous avons mal regardé et que des quantités de détails nous ont échappé. La pellicule mal prise, ou mal développée, par notre indifférence ou notre paresse, nous a trahis.
C’est pourquoi il faut apprendre à voir. Il faut nous remplir les yeux d’un paysage sans nous laisser distraire par les réflexions des gens qui nous accompagnent. C’est très important. Or, la plupart du temps nous subissons les enthousiasmes et les critiques de ceux qui nous entourent, sans nous défendre.
Défendez vos émotions, préservez-les contre tout ce qui peut en atténuer la douceur ou la violence. Sachez vous éloigner du groupe d’excursionnistes importuns et savourez paisiblement tel effet de soleil sur la montagne, tel coucher de soleil sur la mer. Notez-en toutes les couleurs. Ce sont les yeux qui transmettent à l’esprit toutes ces sensations qui nous enrichissent au cours de nos voyages.
Ayez le courage, même si vous êtes fatigués, de noter en quelques mots sur un petit carnet, tout ce qui vous a frappé dans la journée. Les souvenirs pâlissent si vite... Les notes bien prises auront le pouvoir de vous restituer des visions très précises.
Regardez avec calme, une fois le moment d’enthousiasme passé efforcez-vous d’analyser les raisons de votre enthousiasme. Observez avec soin couleurs, lignes, lumière, toute cette féerie de la nature. Elle nous donne des joies qui, elles, ne trahissent pas...
Si vous allez dans des pays lointains, regardez minutieusement les types des indigènes, intéressez-vous à leur art, à leurs coutumes, à leurs moeurs. Ne jugez pas tout par rapport à vous, à vos coutumes et à vos moeurs. Efforcez-vous de faire le vide en vous, d’être une âme toute neuve, d’avoir des yeux neufs.
Ne jugez pas sévèrement ce que vous ne connaissez pas. Regardez avec bienveillance, regardez avec simplicité. Oubliez même les livres que vous avez lus et les interprétations plus ou moins ingénieuses des écrivains voyageurs. Découvrez les peuples, les terres, comme un explorateur qui pénètre pour la première fois dans une contrée inconnue.
Alors, vous connaîtrez des joies profondes, durables, des joies qui ne se ternissent pas avec le temps. Plus vous saurez voir, plus ces joies s’étendront et se multiplieront.
Marcelle Saint-Hilaire.
(Cyclo Magazine octobre 1942)
Trois opérations : Voir, opération de l'oeil. Observer, opération de l'esprit. Contempler, opération de l'âme. Quiconque arrive à cette troisième opération entre dans le domaine de l'art.
EXCURSION DANS LES MONTS DE LACAUNE
Quatre jours de vacances pour le pont du 1er mai, voilà qui est bien suffisant pour aller rendre visite aux Monts de Lacaune, et pour Yannick l’occasion de glaner quelques cachets de sites BPF. Inutile de chercher d’autres participants, personne n’est motivé pour aller faire quelques cols tarnais.
C’est donc à deux que le matin du 1er mai par un temps un peu frais, mais laissant augurer d’une très belle journée, nous prenons les bords du Tarn à bonne allure. Un premier arrêt à Villemur, c’est l’occasion de suivre les grands travaux des berges de la rivière et du centre ville, qui vont donner un nouvel attrait à cette agréable bourgade.
Nous continuons notre chemin vers Bessières et St Sulpice, comme nous avons bien roulé nous décidons d’aller pour midi jusqu’à Lavaur. Là une déception, en ce jour de la fête du travail, tout est fermé, le seul endroit où il y a un peu d’animation à « Pizza Bella », allons y pour une pizza, elle est délicieuse.
Nous repartons en short, il fait vraiment chaud. Après une vingtaine de kilomètres, nous rencontrons la piste cyclable qui relie Albi à Castres, elle n’est pas goudronnée, mais quand même agréable à parcourir. Après une visite rapide de la ville, nous trouvons à sa sortie une épicerie ouverte, nous ne manquons pas de nous y approvisionner.
Encore quelques kilomètres pour être à Burlats où un gîte d’étape nous attend, oui, mais nous ne savions pas qu’une concentration de tandémistes occupait les lieux. Nous y retrouvions d’ailleurs quelques amis. On nous dit pas de problème pour vous loger, puis c’est impossible tout le gîte est retenu, en définitive on s’aperçoit qu’ils n’ont rien à faire de nous, allez donc voir 10 kilomètres plus loin… et c’est 10 kilomètres en montée.
Au terme de la montée parsemée de fleurs printanières, nous sommes à Lacrouzette, là encore tout est fermé. On arrive quand même à joindre un cafetier qui nous délivre le coup de tampon pour le BPF et se démène pour nous trouver à loger. Un gîte est ouvert, mais à dix kilomètres !
Avec tous ces atermoiements la nuit est près de tomber lorsque nous parcourons les sombres forêts du Sidobre. Nous prenons le temps d’un arrêt pour contempler le lac du Merle. La route est presque constamment en montée, ça n’avance pas. Enfin le village de Guyor et l’auberge du Tilleul, notre hôte nous attend il est très sympathique. Voici qui achève bien cette longue journée après 135 kilomètres dans les mollets.
Ce village est tout petit, c’est en fait un hameau de Le Bez guère plus grand que lui, aussi, pour le petit déjeuner, il faut aller à Brassac. Heureusement presque tout le parcours est en descente, quelques croissants nous remonterons le moral, avant d’entamer la longue, mais facile, ascension du col de la Bassine qui est le passage obligé pour atteindre Lacaune.
Visite rapide la ville au caractère un peu austère avec ses maisons aux toits d’ardoises, nous ne pas manquons la fontaine des pisseurs, mais aussi le supermarché pour le ravitaillement avec dégustation de la bonne saucisse spécialité du pays. Nous irons prendre notre repas dans le cadre bucolique du col de Picotalen.
Tranquille descente sur la Salvetat à l’eau minérale renommée, nous y retrouvons l’Agout qui batifole dans les prés jusqu’à Fraisse sur Agout, jolie petite station climatique au pied des monts de l’Espinouse. Monts que nous allons franchir par le col de Fontfroide. Pour la descente des vues magnifiques nous attendent, surtout après être passé au col du Poirier, la route s’enroule dans la montagne, pour finalement nous laisser tout près de la cité d’Olargues.
Yannick dans cette descente « infernale » a trouvé le moyen de casser un rayon, sa roue à pris un voile qui nous oblige à desserrer les freins. Nous avons changé de rivière, maintenant c’est le Jaur que nous allons suivre. On nous indique un gîte d’étape au village de Premiam, nous nous y rendons vite.
En effet, le gîte communal « les Terrasses du Jaur » va nous abriter pour la nuit. Nous ne serons pas seuls, un groupe de quadeurs, (ainsi nommé les pratiquants du quad) de Castres..
Vite nous fraternisons et le repas est pris en commun après nombres apéritifs et dégustation de Cantal ayant un grand âge, comme le révèle son odeur, sa couleur et surtout son goût. Au compteur seulement 88 kilomètres.
Encore une belle journée en vue. Nous sommes vite à Saint Pons pour un arrêt visite à la source du Jaur qui jaillit d’une grotte en plein village. Nous découvrons une agréable piste cyclable qui remplace la voie ferrée abandonnée depuis longtemps, du coup nous ne franchirons pas le col de la Fenille. Un tunnel bien éclairé évite sa montée, du coup nous sommes entré dans le Tarn sans nous en rendre compte !
Un bon vent de dos aide notre progression, la piste est parfois excellente, parfois nous nous retrouvons dans un infâme sentier caillouteux, alors du côté de Saint Amand Soult, nous abandonnons et rejoignons la grande route. Midi approche, passant près du Leclerc de Mazamet nous faisons le plein de victuailles, et trouvons à l’entrée de la ville un parc bien aménagé pour le pique-nique que nous prolongeons par plaisir.
La chaleur nous accable, aussi notre vitesse s’en ressent, à Castres un arrêt Coca est le bienvenu, qu’il fait bon au bord de l’Agout sur un banc bien ombragé et venté, en train de siroter notre boisson gazeuse. Nous y passerions bien le reste de l’après-midi !
Nous choisissons un parcours ombragé pour finir l’après-midi par Vielmur, Serviès et Viterbe, c’est l’idéal pour rejoindre Lavaur où l’Intermarché permet de se ravitailler avant de retrouver le mobil home que l’on met à notre disposition lors de notre passage à En Pagès. Soirée ultra calme si ce n’est troublée par le chant d’une chouette et d’un chat excité qui tient à tout prix à se faire caresser !
Le lendemain retour à la maison par un itinéraire classique avec un arrêt pour midi dans un parc de Villemur. Vers les 16h nous retrouvons la maison après un très agréable voyage de 413 kilomètres où nous avons découvert de bien beaux paysages.
Louis Romand
Coureur cycliste est un des rares métiers où tu es licencié avant d'être embauché.
VILLEMADE D’ANTAN
La petite histoire de Villemade, village qui est souvent le but de nos promenades, 682 habitants avec une altitude moyenne de 79 mètres, il a 2 monuments méritant une visite : l’église datant du 13ème siècle et son clocher du 15ème, ainsi que le pigeonnier de Bellerive. Le club des aînés, a voulu faire revivre le Villemade d’antan, Voici ce qu’était la vie des Villemadais il y a 50 ans ou plus, il en était d’ailleurs de même dans toute notre région,
LES BOULANGERIES : La boulangerie a débuté à Villemade dans les années 1925 sous forme de coopérative. Avant cette date, c’était la boulangerie de Falguières, qui approvisionnait le village : la boulangère faisait des tournées avec un cheval et une jardinière bâchée, tournées qui ont continué après le démarrage de la coopérative.
Le premier boulanger de la coopérative a été tenu par un briquetier ou maçon d’origine, de 1933 à 1952. Il a eu plusieurs commis: Foissac, fils du forgeron, et Montet, sourd-muet, fils de la “peillarote”. L’eau était prise à un puits qui se trouvait derrière la boulangerie et dans lequel venait se déverser l’eau pluviale par un caniveau. Sa femme travaillait avec lui : il assurait le pétrissage (à la main évidemment) et le façonnage, elle faisait la pesée du pain et quelques gâteaux secs, et aussi les pièces montées pour les mariages (pour lesquels il fallait fournir le blé et les oeufs). Elle faisait aussi l’élevage de canards et engraissait, comme à peu près tout le monde, un cochon. Son mari a été mobilisé en 1939 et c’est elle, avec l’aide de commis, qui a assuré la fabrication du pain.
La coopérative était propriétaire des murs et payait le boulanger comme salarié. Elle ne devait fournir en pain que les coopérateurs, qui assuraient un certain nombre de services, en particulier l’approvisionnement en bois, et qui fournissaient le blé. C’était ce qu’on appelait « l’échange blé-pain »: pour un sac de blé de 80kgs, on avait droit à 50kgs de pain (mais cet échange pouvait être plus avantageux s’il y avait de la concurrence entre boulangeries. Celui qui avait fourni du blé ne payait donc pas son pain, mais la boulangère inscrivait sur un cahier la quantité de pain qui était prise.
En face de la boulangerie, il y avait un local pour stocker le blé et la farine. Le boulanger fabriquait des pains de 2,5kgs et de 5kgs. Pendant la guerre, il y a eu pénurie de farine de blé, qui fut remplacée par de la farine de maïs, beaucoup plus difficile à travailler « ça ne montait pas, ça faisait de la bouillie ».
A l’époque, il n’y avait pas de congé. Lever à 2 heures du matin pour préparer la pâte, faire chauffer le four, au bois, enfourner et faire cuire. Une voisine actuelle de la boulangerie a été pesée, à sa naissance, dans la balance du boulanger.
Vers 1900, la grand’mère d’une Villemadaise actuelle était vendeuse de gâteaux sur la place de l’église le dimanche pour le compte d’un boulanger de Lagarde. Elle était en même temps domestique dans une épicerie de Villemade. Il paraît qu’elle aimait plaisanter: un jour, des jeunes du village l’ont assise dans son panier sur les gâteaux (ils lui ont quand même payé les gâteaux mis à mal par l’opération !)
LES ÉPICERIES : Avant la guerre 39-45, il y avait deux épiceries: Bournet, à la place du café actuel, et Garrigues. Tous les deux faisaient aussi café, l’un plutôt fréquenté par les gens politiquement de droite et l’autre par ceux de gauche ! Quand il y avait un mariage, toute la noce allait boire l’apéritif au café. L’épicerie Bournet faisait aussi bal une fois par mois avec un orchestre local (deux frères jouaient, l’un de la trompette, l’autre de la batterie, que l’on appelait grosse caisse) Le cinéma a fait son apparition avant la guerre dans ce même café. Il y a eu 2 ou 3 séances de cinéma publicitaire pour les produits MOP qui tuaient les doryphores des pommes de terre. Le vrai cinéma n’est venu qu’après la guerre.
L’épicerie Garrigues a commencé en face de la boulangerie actuelle avant de s’installer ancienne route de Moissac à la place d’un charron. Il faisait également le relevé des compteurs électriques pour une société privée, la Pyrénéenne, qui, à l’époque, fournissait l’électricité aux habitants de la commune, sauf certains écarts qui ne l’auront qu’en 1948/50 (Montauban était alimenté par une autre société, la Montalbanaise).
Mr Garrigues père exerçait également le métier de tonnelier. Sa femme était non seulement épicière et marchande de tabac mais aussi cuisinière, excellente paraît-il, à domicile pour les mariages et chez elle pour un petit groupe d’enfants à midi pendant la période scolaire. M. Garrigues avait aussi installé un moulin où les Villemadais venaient faire moudre du grain pour nourrir leurs cochons; c’était beaucoup plus commode que d’aller au moulin d’Ardus.
Plus anciennement, il est question d’une autre épicerie Unal-Serres, sur la place de l’église. Un Villemadais se souvient que quand il allait à l’école, à midi, il allait chercher un petit pain à la boulangerie et un peu de confiture de fraise à l’épicerie Unal, c’était son repas. On nous a signalé aussi l’existence d’un marchand de tabac (à priser, à chiquer) à l’entrée du village, route de Falguières, qui aurait disparu vers 1920.
Il est question aussi d’au moins deux épiciers ambulants avec un cheval et une jardinière bâchée (pour ceux qui ne le sauraient pas, la jardinière est un véhicule à deux roues, tracté par un cheval, servant au transport des personnes, 4 au maximum, ou du matériel peu encombrant, par exemple les légumes ou la volaille pour le marché). L’un s’appelait Cufeto et l’autre était appelé le Caïfa (du nom d’une réclame de café sur la carriole, mais il y avait aussi « Y a bon Banania »). Les bidons d’huile, en fer blanc, pendaient à l’arrière pour éviter qu’ils ne se renversent.
Proverbe occitan
Quand te marides, yot es blat et ferina. Quand ses maridat y a ni blat, ni farina !
Lundi 4 août 2008. C'est un lieu historique du cyclotourisme français, ignoré depuis bien des années par le milieu fédéré au cyclotourisme décadent. C'est une ignorance obligée compte tenu du matériel de compétition utilisé aujourd'hui à tort pour le tourisme à bicyclette ce qui interdit l'accès aux cols muletiers.
Pourtant son histoire est remarquable avec la visite en 1901, après sa construction, de cyclotouristes français. En 1903 et 1909, Paul de Vivie, dit Vélocio, "inventeur" du cyclotourisme, a franchi, avec ses amis, le tunnel du col du Parpaillon donnant toutes ses lettres de noblesse à un site devenu depuis mythique pour les quelques randonneurs à bicyclette que compte encore, aujourd'hui, le milieu.
Le tunnel du Parpaillon a été construit entre 1891 et 1898 pour permettre la jonction des vallées de l'Ubaye et de la Durance... "Il a été ouvert par les troupes du Génie Militaire comme beaucoup de passages jalonnant la grande traversée des Alpes. La chance du Parpaillon est de s'être trouvé en concurrence avec le col de Vars permettant de relier les mêmes vallées mais à une altitude inférieure de 500 mètres.
Lorsque le goudron a fait son apparition, c'est tout naturellement que le col de Vars en a été gratifié ! Le col du Parpaillon est donc un des derniers témoins car non goudronné de ce que pouvait être un grand col alpin avant l'ère de l'automobile..."
Trois amis randonneurs à bicyclette : Régis le plus jeune, Luc le moins vieux et Jean-Pierre le plus ancien ont attendu la fenêtre météo favorable pour "attaquer", au départ de Jausiers, par son côté Sud-est, ce géant qu'est le col du Parpaillon et son tunnel légendaire...
Le miracle météorologique s'est produit le mardi 29 juillet 2008. C'est à 5h45, que nos amis ont pris la route en direction de la Condamine-Châtelard, afin d'emprunter la petite route puis le chemin qui mènent au col... 17,2km de montée, 7,87% de rampe moyenne, 10% maxi, 1355m d'élévation.
La rampe est difficile sur les six premiers kilomètres depuis La Condamine avant d'atteindre la chapelle Sainte Anne. Après la chapelle, la route goudronnée se transforme en un affreux chemin de terre et surtout de pierres, tant il est défoncé par les 4X4, quads et autres motos tout terrain. Nous avons même croisé la tôle de protection d'un carter moteur d'une simple automobile de touristes... c'est dire l'état de ce chemin qui, depuis 1898, était reconnu comme un itinéraire tout à fait cyclable pour des bicyclettes de type "randonneuses", y compris chargées de sacoches, pour l'autonomie, comme les nôtres... !!!
A l'office de tourisme de Jausiers, nous avions découvert, sans plus d'inquiétude, que cet itinéraire était un circuit VTT de "couleur noire" donc considéré comme "très difficile"... et nous, avec nos bicyclettes et nos sacoches, chargés comme des mulets, nous étions en pleine ascension... il faut dire le plus souvent "à pied"...
Arrivé au tunnel, à 2637m, Luc n'a pas manqué de tenir sa parole en déployant au dessus de l'entrée le drapeau tibétain en soutient à un peuple opprimé... Après moult photos, nous nous sommes engagés dans le tunnel, avec les lampes électriques, cependant munis de sacs poubelles aux pieds pour éviter de prendre l'eau dans les innombrables trous qui jalonnent la traversée longue de 468 mètres.
Au beau milieu du tunnel, nous avons dû nous coller à la paroi pour laisser passer un énorme 4X4 américain, immatriculé aux States, aux 6 phares aveuglants, conduit par un "cow-boy" de 150kg... Vous imaginez notre état d'esprit à ce moment là ! Après le franchissement, relativement facile, du tunnel, nous avons grimpé au col "réel" (2783m) situé au dessus.
Ensuite, nous avons gagné le col de Girabeau (2488m) où, après le déjeuner, nous avons dû prendre la décision, réfléchie, de retourner à Jausiers en franchissant une seconde fois le tunnel, la météo devenant menaçante et le chemin complètement défoncé nous faisant craindre la casse de matériel. Notre balade, envisagée sur deux jours avec un bivouac au col de la Coche, est remise à une autre fois...
Nous avons cependant un grand regret, celui de ne pas être descendus jusqu'à Crévoux pour signer "le Livre d'Or" du Parpaillon. Nous avons préféré la prudence à la galère... savoir renoncer en montagne est une preuve d'intelligence responsable... ce sera pour une prochaine fois, peut être ! Mais, quel merveilleux périple, au milieu d'une nature sauvage parmi le peuple des marmottes... et aucun incident technique à déplorer avec l'utilisation d'un matériel apte à la randonnée !
Jean-Pierre Cancé
Freiner en montée relève du péché d'orgueil !
LES INFOS RANDONNEURS... LES INFOS…
Les deux mois écoulés ont été calme du côté des randonnées après la Concentration de fin de saison à Valence d’Agen il y eu le voyage de Toussaint, seulement 2 participants alors qu’un mois avant il y avait pléthore de candidats au départ.
Ce fut un voyage agréable malgré un temps capricieux, il y eut la pluie, le vent, la neige et aussi heureusement, le soleil. 660 kilomètres ont été parcourus, un récit contera ce périple dans un prochain bulletin.
Le week-end du 11 novembre avait comme thème les châtaignes, elles ne furent pas au rendez-vous, par contre on fit ample moissons de photos de lavoirs qui sont légions dans le Lot, elles iront alimenter le site Internet : http://france.lavoirs.free.fr
Le tarif des licences 2009 à renouveler dès que possible
10 euros pour les moins de 18 ans -
20 euros pour les 18-25 ans
38 euros pour les plus de 25 ans
28 euros pour le deuxième membre d’une même famille.
Novembre est la saison des assemblées générales, de plus comme 2008 est une année olympique il est procédé au renouvellement des bureaux directeurs, c’est le Codep82 qui ouvrit la marche avec une assemblée à Montech. Le nouveau bureau est ainsi formé : Présidente Mme Eliane Bertelli, Secrétaire Mme Bernadette Berniac, Trésorier Gérard Azan. A noter que parmi les 19 membres du bureau on trouve deux Randonneurs Philippe Baranger et Louis Romand.
Dans les divers comptes rendus d’activité on a remarqué celui d’Henri Olivié sur la sécurité.
Le port du casque est indispensable, mais Il faut l’inclure dans une réflexion plus globale sur la sécurité. Les accidents les plus graves impliquant des cyclistes résultent d’une collision avec un véhicule. Or le casque vélo n’est pas conçu pour résister à la violence de tels chocs contre lesquels il n’offre pas de protection vraiment efficace pour les cyclistes. Il est plus judicieux de concentrer les efforts sur la prévention des accidents que d’oeuvrer à rendre le port du casque obligatoire.
A la FFCT le libre choix prévaut. Le casque est recommandé lors des brevets de longues distances, où l’on roule parfois la nuit. Il est obligatoire pour les mineurs en école de cyclotourisme.
Attention : un casque mal réglé n’a aucune utilité. La Direction de la Sécurité et de la circulation routière a rejeté le port du casque obligatoire pour deux raisons principales.
Dans les pays qui ont adopté cette mesure, le nombre de cyclistes a baissé, celui des 2 roues motorisées a grimpé. Les cyclistes moins nombreux sont devenus moins visibles donc plus exposés au danger. De plus, une étude réalisée dans le département du Rhône montre qu’en cas d’accidents les piétons sont autant touchés à la tête que les cyclistes. Il faudrait donc rendre le port du casque obligatoire pour eux aussi et pour les automobilistes également, en conclusion avis favorable au port du casque mais il ne doit pas être obligatoire.
Il est moins dangereux de rouler à vélo aujourd’hui qu’il y a dix ou vingt ans. Les trottoirs sont réservés aux moins de huit ans. Hors agglomération, je peux rouler sur les trottoirs si la chaussée comporte des pavés ou si elle est en travaux. Je dois ralentir en présence des piétons aux abords d’une habitation. Doubler un véhicule uniquement à gauche.
Principe de responsabilité vis-à-vis des plus faibles que soi : Cet été le Code de la Route a été modifié d’après de nouveaux décrets. Il affirme désormais le principe de responsabilité vis-à-vis des plus faibles que soi : une voiture doit s’effacer devant un vélo, un vélo devant un piéton, un piéton devant une personne handicapée.
Certains sens interdits sont ouverts aux vélos. Jusqu’à présent, impossible pour vous de braver un sens interdit, sauf si la Municipalité vous y autorise. Maintenant c’est le contraire, les cyclistes peuvent utiliser les rues à sens unique comme bon leur semble, sauf si le Maire estime la situation trop dangereuse et a pris un arrêté spécial. Attention, cette nouvelle mesure s’applique uniquement dans les nouvelles voies à sens uniques situés en « zone de rencontre » et en zone de limitation à 30km/h.
Pour les autre voies à sens unique, les maires ont jusqu’à 2010 pour trancher: soit ils maintiennent le sens interdit pour les vélos, soit ils rendent l’accès à double sens pour le cycliste. La deuxième solution devrait vite entrer dans l’air du temps. A moins bien sûr que la rue en question s’avère trop dangereuse.
Bilan de Tour du Tarn & Garonne 2008. Cette organisation est placée sous la responsabilité de notre club. Cette année, 8ème de la création du Tour du T&G, nous achevons la saison avec la 83ème homologation de celui-ci. Sur les huit homologations de l’année un seul étranger au département, il est venu de Reims et fut très satisfait de sa randonnée. Les autres candidats sont le Club de la Randonnée Verdunoise avec 6 participants et le V.C.Montauban un participant. Il y a toujours 14 candidats en attente de réalisation du circuit.
A ce jour 6 clubs Tam et garonnais ont participé à notre Tour: Randonnée Verdunoise: 6, Lous Pompilhats de Falguières: 9, Loisirs 82: 2, Vélo Club Lafrançaise: 3, Randonneurs Sans Frontières: 17, Véloce Club Montauban : 3.
Le Challenge du CODEP 82 sous la responsabilité de Michel Alaux. Tout d’abord, une fois n’est pas coutume, un grand merci à tous les secrétaires de clubs organisateurs de manifestations sportives pendant la saison 2008 puisque au moment d’établir le classement annuel de ce challenge aucun questionnaire ne manquait à l’appel. Ainsi, pour la première fois depuis la création du nouveau règlement il y a 4 ans, nous aurons un résultat plus complet où Cyclos et VTTistes confondus permettront à leurs clubs de se confronter avec plus d’exactitude.
Même si certains esprits chagrins peuvent contester son règlement puisque seuls les inscrits et non les participants sont recensés, ce challenge permet à la fois de connaître le dynamisme des clubs du 82.
Le CHALLENGE 2008 du CODEP 82 EST REMPORTÉ PAR LES RANDONNEURS SANS FRONTIÈRES.
Randonneurs Sans Frontières 290 points Poumpils Beaumontois 160 points
Cyclo Club Caussadais 260 - VTT Léo Lagrange 150 -
Véloce Club Montauban 245 - Amicale Castelsarrasin 150 -
Poumplihats Falguières 230 - La Randonnée Verdunoise 150 -
Cyclotouristes Montech 200 - Nicolaïte Cyclo 140 -
Le Rayon Albiassain 180 - Guidon Valencien 110 -
Vélo Club Lafrançaise 170 - Guidon Malausain 80 -
Un magnifique Trophée nous a été remis pour concrétiser cette victoire.
Assemblée générale de la Ligue, cette année elle se tenait à Saint Gaudens, quatre Randonneurs y participaient ce qui fut l’occasion d’un agréable week-end.
Rien de bien nouveau pour cette calme assemblée, le bureau élu pour quatre ans accueille quelques nouvelles têtes, notre ami, Sébastien Bouteyre conserve le poste de Trésorier. Les randonnées 2009 ont à peu près le même aspect que l’an dernier. Nous avons noté toutefois quelques dates à retenir : les 11-12-13 avril la concentration nationale de Pâques en Quercy à Bretenoux, du 21 au 24 mai concentration cyclo-camping à Bagnac (46), le week-end des jeunes de la Ligue aura lieu à St Affrique du 8 au 10 mai.
Dominique Lamouller, Président de la FFCT avait fait le déplacement pour cette assemblée, il donne un bref aperçu de notre fédération qui compte 121.600 licenciés répartis dans 3125 clubs avant de passer à la lecture des résultats du Challenge National. Notre Club remporte la première place du Challenge de France pour Midi Pyrénées, en catégorie moins de 50 membres et de ce fait il nous est remis deux Trophées, ce qui démontre bien que malgré que nous n’ayons pas de maillots multicolores et des vélos sophistiqués, notre forme de cyclotourisme est une des plus attrayantes.
En plus de cette récompense, sur les 10 cyclos ayant effectué le cycle complet des organisations dans les départements de Midi-Pyrénées, deux Randonneurs étaient lauréats : Alain Cantore et Louis Romand, qui se virent offrir un diplôme, une médaille souvenir et un maillot de la Ligue. Il est dommage que nos jeunes aient échoué près du but, il leur manquait une seule randonnée à effectuer, du coup ils peuvent dire « à faire mieux l’an prochain… ».
C’est à Orléans que s’est tenue l’assemblée générale de la Fédération, sans problème avec 92% des voix Dominique Lamouller a été reconduit au poste de Président. 19 personnes forment le nouveau comité d’administration. Après la semaine Fédérale 2009 à St Omer (62), Verdun (56) prendra le relais en 2010, Flers de l’Orne (61) en 2011 et Nantes est en projet pour 2012…
Nous avons reçu les gilets fluo FFCT, ils sont au prix de 3 euros, la quantité étant limitée, n’attendez pas pour vos sorties hivernales de mette un gilet dans votre sacoche, la nuit arrive vite à cette saison, ils seront obligatoire pour ceux participants aux voyages et week-end hivernaux.
Début novembre la Randonnée Cyclotouriste de Loisirs 82 s’est déroulée avec un nouveau nom, « Dans la Roue de Mathieu », le temps fut exécrable, malgré cela 7 Randonneurs étaient au départ, bravo pour eux.
Le codep 82 a crée un blog ouvert à tous, vous y trouverez tous les renseignements sur le cyclotourisme dans notre département, son adresse web : http://codepcyclos82.blog4ever.com/ comme il en est à ses débuts les informations sont encore restreintes, mais au fil des jours il va s’étoffer, vous pourrez vous informer des activités cyclo touristiques de notre département.
De bonnes nouvelles du côté des pistes cyclables, depuis le 20 décembre le nouveau pont de Lexos est ouvert à la circulation avec une piste cyclable, ce qui permettra d’atteindre le sud du Tarn sans passer par le centre ville (pour le moment elle s’arrête dans un bourbier au sortir du pont). Pour les berges du canal du Midi, les travaux pour relier les deux tronçons (Montech, Grisolles) ont commencé, normalement en fin d’année 2009 ils seront achevés ? De nouveaux itinéraires en perspective pour nos sorties de l’après-midi qui chaque semaine regroupe de nouveaux visages.
Du côté de la Confrérie des Randonneurs Sans Frontières avec la fin de l’année commence la réception des kilomètres de nos Confrères, déjà deux diplômes sont délivrés à Corinne et Brigitte Jeanmart, nos fidèles confrères Belges (trois tours de la Terre). Pour 2008, la promotion annuelle prend le nom de Marc Cougoule, qui fut un des plus jeunes confrères, à son actif plus de 100.000 kilomètres dans une quinzaine de pays.
La couverture de ce bulletin est une reproduction de l’affiche du Festival du Voyage à Vélo qui se déroulera dans la région parisienne, une douzaine de diaporamas, des débats, des stands divers sur le voyage à bicyclette, peut être un week-end à programmer ?
La prochaine Fête des Sports aura lieu en principe sur le week-end du 5-6 septembre, nous espérons que cette date sera maintenue elle libèrerait le jour de la fête du patrimoine où il y a sûrement mieux à faire, que tenir un stand tout autant utile qu’il soit pour la promotion du Club, surtout auprès des jeunes.